Etude de Tête – Lettre à Michael Nelson

Encre et fusain sur papier
47,5 x 38,7 cm (18.7 x 15.2 in.)
Signé et annoté.
Vers 1940

Provenance

–  Michael Nelson, Angleterre

–  Collection Peter Nahum, Londres

–  Christie’s Londres, The Poetry of Crisis : The Peter Nahum Collection of British Surrealist and Avant-Garde Art 1930-1951 ; 15 novembre 2006, Lot 263

–  Lyon & Turnbull, Edimbourg, 27 septembre 2008, lot 142

–  Collection George Economou, Athènes
–  Tajan, Paris, 8 décembre 2015, lot 129

Expositions

–  Athènes, Municipal Gallery,  The Collection George Economou, 17 février  – 24 avril 2011

Description

La découverte récente d’un ensemble de lettres de Lucian Freud au poète Stephen Spender (Sotheby’s Londres, 2 juillet 2015, lots 201 à 204) apporte un éclairage nouveau à cette œuvre, tant sur sa datation que sur l’arrière plan intellectuel qui caractérisait la première période de l’artiste.  La forte similarité entre notre lettre et celles à Spender, dans la forme et dans le ton, mais aussi l’exposition du carnet de dessins de Capel Curig à la galerie Matthew Marks en 2003, dans lequel se retrouve le « cheval souriant », semblent plaider pour une datation entre novembre 1939 et janvier 1940.

Michael Nelson, le destinataire de notre lettre,  et Lucian Freud se sont connus au collège de Bryanston en 1938 et formèrent un groupe uni d’écrivains, poètes, journalistes et artistes jusqu’en 1940 avec Spender, Peter Watson et Cyril Connolly, autour de la revue Horizon.

A cette époque, Lucian Freud, qui vient d’être naturalisé anglais, développe une calligraphie ronde et élégante, en rupture avec l’écriture gothique allemande qu’il maitrisait parfaitement et qu’il rejette désormais. Cette calligraphie, que nous retrouvons ici, est décrite par son biographe William Feaver comme « dessinée », et dans laquelle chaque mot est traité pour lui-même, comme s’il s’agissait de quelque chose de nouveau.

Cette force plastique de l’écriture de Freud va de pair avec un sens avéré de la construction des volumes, alternant subtilement ombre et lumière. Les tableaux et dessins réalisés au Pays de Galles au tournant des années 1939-1940 présentent curieusement déjà les caractéristiques du modelé freudien tel qu’il se développera avec brio dans les années 1970-1980. A ce titre, les portraits de sa mère, du début 1940 portent en germe, comme ici dans cette puissante figure recto-verso, les fabuleux visages du tout Londres et de cette même mère vieillie.

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